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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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24 janvier 2023

Chroniq’hebdo | De soi-même, d’Édouard Louis, de la retraite, de Bobin et de Khaled Miloudi

Pierre Kobel

20230123gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo63_traverseeEntre l’enfance et la sagesse recherchée, quel chemin jamais achevé ? Je dois le poursuivre malgré les obstacles que sont les questions que je me pose sans cesse. Je pense aux deux chaises d’Elizabeth qui sont là « pour nous dire que contre vents et marées, l’amour existe et continue de nous porter. » Dans le même temps, je pense à mon ami JL qui me dit qu’il ne vit que pour l’amour, mais que chaque jour, il pense à la mort. Éros, thanatos, un diptyque auquel j’ai toujours cherché à échapper et auquel ramène l’âge et le vieillissement.

*

Semaine de réunions. Un bureau de l’APA chez M. Beaucoup de points à traiter. Prendre la mesure de ce que représentent la gestion et l’organisation d’une association de la taille de l’APA. Prendre des notes pour le compte-rendu. Un exercice pour lequel j’ai attendu longtemps avant de m’y confronter. Mais je sais qu’écrire les choses est le meilleur moyen de les mémoriser.

20230123gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo63_changer_methodeRéunion du groupe parisien auquel j’appartiens. Notre amie MC. nous présente avec son talent de sociologue le Changer méthode d’Édouard Louis. Un parcours de transfuge de classe à l’instar d’un Didier Éribon, d’une Annie Ernaux. Alors que la question est d’actualité, ce matin j’entends le sociologue Gérald Bronner se réclamer plutôt d’un « nomadisme social » et aller contre le dolorisme qu’il prête aux auteurs cités plus haut quand au XIXe siècle l’élévation sociale était loin de tout misérabilisme. Et Bronner de conclure : « Mon livre est surtout un plaidoyer pour la complexité. Il n’y a pas de plus belle quête que de partir à la rencontre de soi-même. » Mais pour ce qui est d’Édouard Louis, quel parcours remarquable est le sien ! Il faut avoir une force intérieure hors du commun pour avancer comme il le fait.

*

Au milieu de semaine, journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites que le gouvernement veut mettre en place. Entre la nécessité de faire évoluer ce régime des retraites et l’injustice d’une société qui fait peser sur les petits ce qu’elle ne veut pas prendre aux plus nantis, je m’exaspère de tourner en rond dans mon esprit ! À mes débuts dans le métier d’instit, le départ à la retraite était à 55 ans. Je l’ai quitté à 61 ans dès que j’ai pu le faire. Je m’en veux un peu de ne pas prendre un parti ferme. Je suis hésitant même si je suis en colère contre les plus riches qui ne cessent de faire grossir leur fortune, particulièrement depuis la crise du Covid quand tant de gens sont dans le besoin et la difficulté aujourd’hui et subissent les contrecoups économiques actuels quand les premiers sont à l’abri de tout.

*

Je lis des propos de Bobin qui dit que « vivre poétiquement c’est essayer d’avoir une tenue de langue et d’âme qui réenflamme la vie. Qui redonne le courage et envie de vivre et qui nous remette à hauteur de la splendeur qu’est cette vie. […] Le poétique, ce n’est pas, c’est même autre chose encore que l’écriture, c’est avant l’écriture. C’est une manière d’être, c’est une manière d’aller dans la vie, de taper avec le cœur sur le cœur de l’autre et d’ignorer tous les obstacles, d’aller tout droit. […] C’est d’aller du cœur au cœur. »

À lire cela, je me demande quelle vie poétique est la mienne, qui se prend les pieds dans tous les tapis de la vie. Le problème c’est que je voudrais croire toujours à des valeurs, à des objectifs, espérer encore et que je me heurte à un présent divisé, bouleversé, éclaté qui ne me laisse que doutes et interrogations.

20230123gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo63_khaled_miloudiIl me faut me plonger dans les livres et l’écriture plus que jamais. Ce n’est que là que je vais retrouver de l’énergie et de l’envie. Continue de croire en l’homme. Jusqu’à l’utopie quand c’est nécessaire. Et pour cela, il faut que je commence par croire en moi. Je lis Les couleurs de l’ombre de Khaled Miloudi et c’est une forte leçon de vie quand je mesure le chemin qu’il a parcouru pour se rassembler et devenir l’homme libre qu’il est après toutes les années d’enfermement. J’espère que la note de lecture que j’en fais servira.

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