Chroniq’hebdo | Des mots, des oiseaux et de l’APA
Pierre Kobel
Qu’écrire après une semaine très personnelle ? Semaine de questionnements, de réflexions, d’échanges avec des proches, loin de toute préoccupation publique et collective.
Qu’aurais-je à dire dans cette chronique de plus intéressant ? Il en est ainsi parfois certains lundis où je n’ai rien à raconter et c’est sans doute une bonne chose. Respiration dans le fil de journées saturées d’informations de toutes sortes qui parfois sont étouffantes.
J’écris en ce début de semaine du lieu qui accueille l’APA depuis trente ans. Quelques jours de travail à Ambérieu pour découvrir, apprendre et avancer des projets. Plongée dans un univers de textes et au cœur des problématiques que posent leur gestion et leur mise en valeur.
Retour aux mots. Mots longs du récit, de la pensée lente et méditative. J’y pensais à l’instant lorsque m’avançant de quelques pas dans le jardin de nos hôtes, j’ai été accueilli par le langage des oiseaux qui échangeaient entre eux. Que disaient-ils qu’ont su entendre un Saint-François d’Assise, un Christian Bobin ? Aller de soi à l’univers entier.
Celui qui connaît le langage des oiseaux
Celui qui connaît le langage des oiseaux
sait à quel peuple appartient
l’envers du monde
Écoute ce chant
De l’oiseau qui ne se soumet pas
De l’oiseau qui ne peut vivre ailleurs
Que dans la liberté
Nous ne serons légers
qu’à la condition d’un ciel libre
dans les sortilèges de l’espace
Saurons-nous respirer
plus haut que le jour ?
Saurons-nous oublier
les frontières de la mort ?
J’entends ce chant
C’est la gorge inconnue
D’une femme étonnée
C’est un oiseau sur sa branche
Il a l’œil rond au-delà de son ciel
Sait-il que nous sommes là ?
Je vais publier ces lignes écrites en plusieurs fois, alors que se termine cette première journée au cœur de l’APA. J’ai eu la chance d’assister à la première réunion du nouveau groupe de lecture qui s’est constitué localement. Après plusieurs heures à écouter les échos des textes lus et les échanges qui ont suivi la relation de ces échos, je reste impressionné par la qualité du travail des membres de ce groupe, par l’engagement qu’ils y ont mis et la richesse des analyses et des points de vue. Lecture en sympathie et sympathie entre eux pour se questionner, s’apporter des précisions, des conseils. Je mesure là plus que jamais en quoi ce groupe et tous les autres groupes de lecture contribuent à mettre en valeur les dépôts qui sont envoyés au fonds d’archives de notre association.