L'art des caresses
Pierre Kobel
Jusqu’où va la recherche des scientifiques ? Une équipe de spécialistes des neurosciences a procédé à une étude qui a permis d’établir quelles sont les conditions favorisant le plaisir donné par des caresses. Une vitesse entre 2 et 3 centimètres par seconde, une température qui correspond aux 32 degrés de la peau humaine, l’accès à des zones épidermiques particulièrement sensibles.
Bravo mesdames et messieurs de la science ! Vos conclusions ne font de mal à personne. Pour autant on se doutait que le plaisir ne s’obtient pas avec des coups, n’en déplaise à Boris Vian et son Johnny fais-moi mal ! ou aux adeptes des pratiques sadomasochistes. Et puis ce plaisir, comme le souligne Elizabeth précédemment, tient à bien d’autres paramètres que celui du toucher, ne serait-ce que celui de l’émotion psychique qu’on donne à la chose. Je nous imagine nous entraînant, chronomètre en main, à savoir faire glisser notre doigt à la bonne vitesse pour s’assurer d’être à la hauteur dans n’importe quelle situation amoureuse !
Qu’une sexualité réussie, heureuse, tienne un peu à la technique, je veux bien l’entendre, mais on ne m’enlèvera pas qu’elle repose avant tout sur un désir partagé, du respect mutuel, du goût pour la sensualité et un brin d’humour. Ce n’est jamais inutile pour dépasser toutes les contraintes moralistes, tous les a priori patriarcaux et machistes qui l’ont brimée au détriment du plaisir et d’une véritable libération des corps.