L'hiver à Sanary-sur-Mer
Mireille Podchlebnik
De retour d’un court séjour à Sanary-sur-Mer et à Marseille, force est d’admettre que la vie semble bien plus douce au soleil ! L’arrivée hier à Paris-Gare-de-Lyon, sous le froid et le gris du ciel, a été assez rude et déprimante et l’on peut se demander si le caractère grincheux de certains Parisiens ne puise pas sa source dans le temps maussade…
Un tel contraste en si peu de temps est vraiment très déroutant.
Le matin, je prenais un dernier café, installée sur une terrasse face au port, le ciel était d’un bleu d’encre et le soleil réchauffait la température estimée glaciale pour les locaux, mais qui avoisinait tout de même les 10 degrés. Le rythme tranquille et l’accent chantant des gens du Sud m’apportaient leur note apaisante. La conduite en voiture dans cette ville apparaît par contre bien anarchique et stressante et je ne m’aventurerai certainement pas dans cette voie-là !
La veille, je m’étais rendue à Sanary-sur-Mer pour une lecture poétique qui a été aussi l’occasion de retrouver des personnes devenues proches au cours du temps.
La petite ville au charme provençal et riche en histoire était délestée de ses touristes et, malgré les travaux en cours sur le port, se promener dans les ruelles typiques et le long des plages m’avait procuré un vif plaisir et inspiré ces quelques vers que je partage avec vous.
Jours d’hiver à Sanary
Sur la plage de Portissol
onde aux éclats d’algues
un oiseau se nourrit
de la laisse de mer
bande mouvante
au gré des flots
Un soleil timide s’enhardit
sous le ciel blafard
Montée de l’oratoire
les arbres se parent
de teintes hivernales
dans la pureté et le calme limpide
Au petit matin sur le port
le vent a chassé le gris du ciel
la mer d’encre lavée
frémit sous le rêve des vagues
Les magnolias au port altier
laissent au sol
leurs fruits charnus
La gourmandise s’offre sur les étals
Dans les rues au charme provençal
les touristes se font rares
La ville absorbe les passions
dans le murmure des saisons