Pina Bausch, une vie de travail
Elizabeth LC.
Admirant énormément le travail de la chorégraphe Pina Bausch, j’avais cependant raté le film qui lui a été consacré par Wim Wenders, sorti en 2011. Aussi quand mon cher cinéma, le Méliès de Montreuil, a programmé une séance unique de ce film, j’ai sauté sur l’occasion.
On se souvient que ce film était un projet destiné à être réalisé en collaboration avec Pina Bausch elle-même, mais sa mort brutale en juin 2009 a interrompu les préparatifs et c’est seulement à la demande des danseurs que Wenders en a repris le tournage. Le cinéaste allemand n’a tourné que quelques documentaires sur l’art, mais ils sont remarquables, je pense par exemple au merveilleux Buena Vista Social Club (1999) ou au Sel de la terre consacré au photographe brésilien Sebastião Salgado (2014).
J’ignorais en arrivant au cinéma que le film était en 3D. Je ne suis pas familière de cette technique et j’ai trouvé l’expérience formidable, la sensation de perspective et de proximité incroyable. À l’époque où le film est sorti, les critiques n’avaient guère apprécié ce choix.
Sacre du Printemps, © Res Musicaportrait
Le film Pina n’est pas un biopic et en fait il ne dit absolument rien de la vie de la chorégraphe. Il est exclusivement concentré sur son travail et présente un grand nombre de reprises de ses chorégraphies — Pina Bausch avait toute sa vie refusé la captation vidéo de ses spectacles. Quatre d’entre eux, notamment, sont longuement cités : Le Sacre du printemps, Kontakthof, Café Müller et Vollmond. Ces séquences alternent avec de brèves apparitions de danseurs qui disent, chacun dans sa propre langue, ce qu’a été pour eux de travailler avec Pina (remarque : pourquoi leurs noms n’apparaissent-ils pas ?). Ainsi que de petits intermèdes dansés filmés en extérieurs : dans un parc, un train aérien, une piscine.
L’ensemble donne accès au langage particulier de la chorégraphe, extraordinairement inventif et varié, cruel et tendre, flamboyant et mélancolique.
Internet
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Toute la culture | Critique du film Pina de Wim Wenders présenté en hors-compétition au Festival de Berlin