Chroniq’hebdo | De Noël, de la politique, des Indiens encore et de l’intelligence artificielle
Pierre Kobel
Derniers achats de Noël durant la semaine. Je m’étonne presque de ne pas être plus bousculé dans les transports et les magasins. JDS envoie le joyeux Noël des Minions à sa famille, à la mienne pour rire. Façon de rester enfant. Hier soir, retrouvailles familiales pour des agapes festives et un échange de cadeaux. Mélange de plaisir et de répétition qui m'amène toujours à me demander à un moment ou l’autre ce que je fais là. Avant de battre ma coupe et de me traiter de tous les noms pour ne pas savoir profiter pleinement du présent sans arrière-pensées.
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Dans la semaine, Emmanuel Macron reçoit C à vous durant deux heures à l’Élysée, le lendemain, France-Inter accorde un grand entretien à François Hollande. Ils dispensent leurs idées, se renvoient la balle, s’attribuent les réussites et esquivent les échecs à force de rhétorique. Ils ont le talent de retomber sur leurs pieds, quelles que soient les critiques qui leur sont opposées. Ces gens-là sont formés pour savoir toujours avoir raison, à ne jamais se laisser atteindre par l’adversité. C’est un monde à part où les mots constituent un langage particulier qui n’a rien à voir avec la réalité, où ils participent d’un jeu qui consiste à ne jamais avoir tort.
Je suis comme beaucoup, je ne les crois plus, je me sens trompé, méprisé par eux. Mais je continue de penser que la politique est nécessaire, qu’il faut se battre pour aller vers le meilleur de l’humanité. C’est d’autant plus indispensable qu’il est difficile d’y croire en ce moment.
Je suis encore dans le prolongement de ma lecture du livre de Kent Nerburn évoqué la semaine passée. L’univers des Indiens me dit qu’il y a quelque chose hors du mien. Ma fatigue, mes questionnements récurrents, mes doutes ne sont rien à côté de ce qu’on leur a volé. Ils avaient plus de sagesse que nous, on a détruit cette sagesse dans les effluves de l’alcool. On les a obligés à un rapport au monde qui n’était pas le leur et qui a désespéré nombre d’entre eux.
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Un hors-série de la revue 01 Net tente de faire le point sur l’intelligence artificielle, ses apports, ses avancées et en quoi il faut la craindre. Dès la médiatisation de Chat GPT et l’accès qui en a été possible pour le grand public, j’ai décidé de ne pas en avoir peur et d’aller voir de près ce qu’il en était. L’IA est avant tout un outil, ne l’oublions pas et s’il y a lieu d’en mesurer les dangers et d’instaurer un contrôle légal sur elle, avant qu’il ne soit trop tard du fait de son développement, et les applications qui l’utilisent peuvent le faire pour notre bénéfice si nous savons de quoi il retourne.
Craindre qu’elle nous contrôle tient autant à la méconnaissance qu’aux fantasmes. Il en a été ainsi le plus souvent avec les progrès scientifiques et les nouveautés techniques. Ceux qui en sont les créateurs, ceux qui investissent pour ses avancées n’ont rien à craindre. Ce sont eux qui sont dangereux par l’usage qu’ils feront de l’IA pour dominer un peu plus le monde et en tirer plus de bénéfice.
Et je n’ai pas écrit ce texte avec l’IA ! Juste avec mes petits doigts, un carnet, un clavier et un écran 😄
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JOYEUX NOËL À TOUS !