Déconvenue
Anne-Claire Lomellini-Dereclenne
Ce matin, j’ai tenté les strophes,
C’est peut-être une catastrophe !
La démarche est en tous cas sincère…
Alors, ne soyez pas sévères !
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Déconvenue
En ces lieux nous ne nous rendons plus, nous ne sommes plus les bienvenus.
Du jour au lendemain, sans tourment apparent,
Du jour au lendemain, sans le dire vraiment.
Et puis, l’on apprend qu’on a failli,
L’on apprend qu’on a désobéi.
« Moi, vivant, la porte sera fermée,
Moi, vivant, ils pourront patienter ! »
Les propos ont été rapportés,
Leur méchanceté a blessé.
Critique à outrance,
Sans réelle consistance,
Critiques à outrance,
Ceux qui les croient, consentent.
Mais quelle est donc cette malédiction ?
D’où vient cette horripilation ?
Sortir du cadre, c’est banni !
Sortir du cadre, voyons, c’est interdit.
Étranger par nature, celui dont le sang n’est pas pur,
Étrangère par consentement celle qui n’en est pas si sûre,
Étrangers en conséquence, ceux de leur descendance,
Mais on ne dira rien, préservons leur enfance.
Face aux barrières de leur forteresse qui blessent,
Ils n’auront plus mes caresses, ils n’auront plus mes tendresses.
En ces lieux, nous ne nous rendions plus, nous avions honte de cette déconvenue.
Désormais le temps a passé,
Désormais, la roue a tourné.
Ces lieux ne leur appartiennent plus,
Et nous y passerons, sans même les avoir vus.
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