« CO-LAPSUS » – D’âmes mêlées à Damasio
Martine B.
En ce temps où les salles de spectacle nous manquent cruellement, c’est un plaisir de voir le spectacle « CO-LAPSUS » – D’âmes mêlées à Damasio rendu possible dans une ruée vers l’art de courte durée au Théâtre et de la cité internationale filmé le 1er octobre par Matthieu Moon Saura lors de la soirée d’ouverture du festival de La voix est libre.
Alain Damasio scande, slame lui-même ses textes à gorge déployée, il ajoute à la fin un inédit écrit pour cette occasion sur le mot « ÉTRANGER » entouré de figures venues du cirque, de la danse, de la transe et des musiques libres.
À l’invitation de Blaise Merlin, il suspend son vol (t) dans la toile d’araignée tendue par la fileuse et voltigeuse Cécile Mont-Reynaud, sue sang et mots avec le danseur ivoirien Jean-Paul Méhansio, fond dans les champs électriques du guitariste Yan Péchin (Alain Bashung, Brigitte Fontaine, Rachid Taha), se distend entre les cordes ensorcelées de la violoncelliste Noémi Boutin, plane, s’échine et s’enlise dans les vocalises chamaniques de Mood, et se laisse empuissanter dans les révolutions électro-arabes férocement lyriques du combo jazz-punk SARĀB. Fusion des cordes, chocs et anamorphoses : bienvenue dans la Voix Actée !
Dans une langue rythmique et charnelle devenue zone à défendre face à une technologie et un monde publicitaire qui outillent nos paresses, en grappe plutôt qu’en groupe on ne parvient pas à conjurer nos peurs et notre solitude, on s’éloigne d’une fraternité essentielle. Celle par exemple que nous devrions témoigner aux étrangers.
« Choisis ton comment, choisis ton qui, choisis ton camp » nous sommes invités à agir pour préserver notre nature défoncée, ne supporter que la croissance des arbres et des enfants, sortir de soi, se libérer en créant pour te sentir « une puissance ».
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