Promenade dominicale
Catherine Bierling
Promenade dominicale
Les grands arbres gisent allongés
Passés tous à la guillotine
Pleurant leurs larmes de résine
J’ai mis mes doigts dans leurs blessures
Leur fragrance collant à ma main
Ainsi parlent les humains
De « soutenabilité »
Continuant à dévaster
Le monde
Et les forêts
Faux printemps
Les cerisiers vibrent d’abeilles
Corolles naïves offertes au soleil
Mais la nuit féroce annonce le givre
Véronique
Ses fragiles yeux bleus vacillent au vent
Au long des lisières des champs et des vignes
Supporterait-elle le poids d’une abeille ?