À un bébé
Catherine Bierling
Comme j’aimerais encore posséder ton regard !
Cette observation patiente et concentrée
Cette attention intense que tu portes
Aux plus infimes choses
Cette découverte étonnée, attentive
Des formes, des mouvements, des couleurs
Des visages bienveillants qui t’entourent
Des rideaux ou des branches qui s’agitent dans le vent
Voir à nouveau comme à travers ces yeux tout ronds
Que tu ouvres
Si grands sur le monde
Comme toi, le découvrir si neuf
Et sourire avec autant de conviction…
Parallèlement, je me souviens de cette inscription de Pierre Alechinsky, sur un mur du musée Pierre-André Benoit à Alès :
« Rien n’est assez regardé
Jamais l’œil ne perce tout le mystère
Plus il se glisse en vrille
Plus vive est la sensation d’une découverte. »