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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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13 décembre 2021

Chroniq’hebdo| De la société, de la justice, de la littérature de jeunesse, de Joséphine Baker et de Paris

Pierre Kobel

 Et hop ! C’est reparti ! Un nouveau variant du coronavirus apparaît en Afrique australe et la ronde des spécialistes et des commentateurs repart avec ses hauts et ses bas, ses avis divergents, voire contradictoires. L’un inquiète, l’autre rassure et nous ne sommes plus qu’une opinion publique malmenée, menée par le bout du nez, une intelligence tordue, vrillée, rabaissée à force d’agressions verbales. Mais ces mêmes médias que je critique et dont je ne sais pas me passer, ne sont-ils pas les premiers à être manipulés eux-mêmes par d’autres forces, celles de l’argent et du pouvoir ?

Donc un nouveau variant, Omicron, et des inquiétudes, des questions quant à l’avenir. À court terme : pourrons-nous fêter Noël en famille ? À long terme, qu’allons-nous devenir ? La société va-t-elle tenir le coup ?

J’y pensais en circulant dans les allées du Salon du Livre de Jeunesse à Montreuil. Même si tout le monde portait un masque, je n’ai pu m’empêcher de penser que nous multipliions les risques de nous contaminer. Les annulations qui se multiplient signent la progression de cette nouvelle vague de l’épidémie. Et j’en ai de nouveau marre de cette situation, je me laisse rattraper par la pression ambiante, une démoralisation grandissante. En moi c’est autant de l’abattement que de la colère.

*

 

20211213gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo5_pontiAu SLPJ, on est mis face à une langue vivante et inventive dans les albums de cette littérature de jeunesse que j’ai longtemps pratiquée avec mes petits élèves et que je lis toujours avec bonheur. Le dernier billet de Catherine Bierling renvoie aux avancées récentes de la langue à travers son écriture et son orthographe. Cela coïncide avec un échange avec deux amies de l’APA. Un bébé s’annonce dans une famille. Sera-t-il ? Sera-t-elle ? Les parents ne veulent pas connaître son sexe avant la naissance. Ce sera iel en attendant ! Jusque là c’est amusant. Mais à l’heure où le Robert se l’approprie sous couvert de faire preuve d’ouverture à l’époque, c’est à y perdre son identité ! Faut-il refuser le masculin et le féminin pour se reconnaître ? Je laisse cela aux autres.

*

Administration quand tu nous tiens ! C’est selon, on peut en rire sur le mode Alphonse Allais quand le ridicule l’emporte, on en est coléreux ou désespéré quand c’est l’absurde qui s’oppose à toute démarche, quand les procédures algorithmiques des machines remplacent les rapports humains jusqu’à l’anonymat. Il suffit d’avoir à renouveler des papiers pour le comprendre. Que dire à l’interlocuteur impassible qui renvoie toute demande d’aide à des formulaires, aux décisions d’un superviseur inaccessible, qui invite à se plaindre à une adresse de courriel introuvable sur le site administratif dont elle relève ? Arcanes d’une administration sans état d’âme, au service d’elle-même plus que des administrés et dont l’emprise conduit à dévaluer l’ensemble d’une fonction publique autrement malmenée dans ses conditions de travail lorsqu’il s’agit de la santé ou de l’éducation.

Cette attitude étroitement gestionnaire de services publics qui n’en sont plus, c’est une politique de l’isolement, de l’exclusion, c’est pousser à une colère impuissante qui conduit certains à écouter les discours trompeurs des sirènes extrémistes et/ou à défiler le week-end avec un gilet jaune.

*

 

ciné- les_choses_humainesRécemment j’entendais le réalisateur Yvan Attal expliquer qu’il avait préparé son film Les choses humaines qui relate une affaire judiciaire de viol, en se référant d’abord à d’autres films de procès, mais qu’il avait trouvé la mesure exacte du sien en assistant durant plusieurs jours à un procès d’assises. C’est cette expérience qui lui avait fait comprendre la mécanique interne de la justice, l’importance des mots, du déroulé d’une audience. Je n’aime pas la justice ! Je n’aime pas ses messes, ses costumes, ses rituels compassés, son élitisme social, ses liens avec les castes privilégiées et ses entre-soi avec les autres pouvoirs. Mais il me faut m’y résoudre, il faut bien passer par des lois communes pour vivre ensemble. Grâce à ma compagne, j’ai appris à regarder de plus près le fonctionnement du système judiciaire, à essayer de comprendre mieux les arcanes des lois et du rôle de chacun à l’intérieur. Et si je n’aime pas plus la justice, je dois reconnaître que les quelques occasions qui m’ont été données de l’approcher lorsque des proches ont été concernés par elle, m’en ont montré une image sans excès. Sa lenteur, lorsqu’elle n’est pas la conséquence de manque de moyens, est un gage de sérénité quand la justice des réseaux sociaux tend parfois à vouloir s’exercer à sa place sans en avoir ni les compétences ni la distance nécessaire.

*

Je suis souvent entre le ras-le-bol et la colère. Cette société inquiète n’est pas celle que je veux et la tournure que prend la campagne des Présidentielles ne fait que renforcer mon malaise. Mon utopie ne participe pas de cette inquiétude latente que d’aucuns entretiennent pour mieux en profiter. J’entends des discours politiques qui font peur. Ils montrent une vision noire, morbide de la France et utilisent toutes les ficelles manipulatrices propres aux grand-messes médiatiques. Parfois c’est à désespérer. On nous promet plein de surprises durant les mois à venir. Quelle influence auront les événements à venir telle cette nouvelle vague du Covid qui s’amplifie et menace notre stabilité sociale ?

 

20211213gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo5_jbakerJe pense à Joséphine Baker qui rentrait au Panthéon la semaine dernière. J’ai envie de sourire. L’opération fait consensus et permet de ratisser large. On nous sert la femme à toutes les sauces : Joséphine danseuse exotique et sensuelle, Joséphine icône de mode, Joséphine résistante et héroïne de la France libre, Joséphine maman de sa tribu arc-en-ciel, j’en oublie tant les émissions se multiplient. Mais cette femme m’est sympathique. Et puis, elle au moins est le symbole de la diversité, de l’accueil, d’une différence à respecter à l’heure où certains tentent de réactiver les braises du racisme et du repli sur soi. Ce ne peut être qu’une bonne chose que de mettre en avant le souvenir de cette femme qui a su exprimer sa liberté !

*

 

20211213gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo5_dame_coucheeAutre femme particulière quand Sandra Vanbremeersch raconte dans La Dame couchée, les vingt années qu’a passé la jeune Violette au service de Lucette Destouches au sein de l’équipe qui accompagna la vie de la veuve de Céline jusqu’à sa mort en 2019 à l’âge de 107 ans. « Il me faudrait plus d’un livre pour écrire, selon la garce ou la pieuse que je suis, l’invraisemblable nature humaine que j’ai croisée à Meudon et que d’ordinaire on ne trouve que dans la littérature ou dans l’art. » Ce roman suffit à dire un monde hors-norme composé d’une faune humaine et animale qui s’inscrit dans les rituels institués par une vieille dame que le temps rattrape sans jamais qu’elle ne cesse d’y instiller sa fantaisie, d’y ressasser ses souvenirs et la mémoire de son grand homme. Art du portrait, plongée intime dans l’atmosphère d’un lieu particulier où se croisent le futile et l’ambition, les vanités.

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À la télé Des racines et des ailes nous promène à Paris le long des berges de la Seine. Banlieusard je suis, mais qu’est-ce que j’aime Paris ! Cette balade au fil de l’eau me conduit dans l’Histoire et dans la splendeur des bâtiments, des jardins quand, souvent, la fréquentation quotidienne nous les fait oublier. À nous promener si souvent le regard au loin pour appréhender les perspectives, le nez en l’air pour voir ce que disent les plaques apposées sur les façades, à flâner sur les berges de la Seine débarrassées de la circulation automobile, à parcourir les rues, les avenues de musées en cimetières, de librairies en monuments, on mesure ce que cette ville a d’exceptionnel.

20211213gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo5_racines_ailes

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Nouveau carnet pour mon journal. Je m’exerce avec plaisir à y faire des collages. J’aime cette activité qui me rapproche de la poésie en ce qu’elle met en relation des images qui, initialement, ne sont pas faites pour aller ensemble. Comme le fait la poésie avec les mots.

perso-collage_debut_carnet

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