Il court, il court, le virus…
Bernard M.
Ce fichu Covid avec son nouveau variant Omicron est venu mettre le souk dans nos retrouvailles de Noël. Certes nous avions convenu de ne pas être trop nombreux dans le grand appartement de ma belle-mère et d’alterner entre son séjour et la grande chambre faisant office de séjour bis, avec grande aération entre chaque station dans l’un et l’autre lieu. Mais les troupes ont fondu à la mesure des déclarations de positivité, ma nièce qui vit à Grenoble d’abord qui a dû renoncer au voyage puis mon fils et sa femme ensuite avec nos deux petits-enfants. La contamination est venue du centre de loisirs, donc mon petit-fils d’abord puis ses deux parents. Et c’est donc la pétillante jeunesse qui nous aura manqué, à une exception près on s’est retrouvé entre jeunes-vieux et vieux-vieux ce qui enlève beaucoup au charme d’une journée comme celle-là. Et parmi les huit présents l’état de santé précaire, voire inquiétant de deux personnes, la dégradation que l’on ressentait chez elles d’une année sur l’autre, ne pouvait nous échapper. Moments agréables donc, mais pas autant que d’autres années, pas véritablement gais, joyeux, insouciants, teintés aussi d’un sérieux nuage d’inquiétudes diverses…
À défaut d’avoir les enfants avec nous, nous sommes passés chez eux pour leur donner les cadeaux de Noël. Ils habitent au rez-de-chaussée, alors on a pu passer les paquets par la fenêtre. On a eu droit quelques minutes après à des photos et à une courte vidéo les montrant découvrant ravis leurs nouveaux jouets. On se console comme on peut…
Hier nous avons fait un petit goûter de fête chez mon père. Il y avait mon autre fils et sa compagne, qui eux sont négatifs, mais mon père était frustré de l’absence de ses arrière-petits-enfants. Rien de trop solide à cause des risques de fausse-route chez mon père, une crème préparée par la personne qui s’occupe de lui au quotidien, de bonnes glaces de chez Bertillon, une bouteille de champagne, voilà, l’ancien était bien présent, ce qui n’est pas toujours le cas, il semblait ravi, il avait envie de communiquer même si c’est difficile en raison de ses problèmes d’élocution. Il s’est vraiment intéressé au livre-photo qui était notre cadeau de Noël pour lui, il reconnaissait les lieux, les personnes, tentait de poser des questions. Depuis son balcon qui domine Paris du haut de son dix-septième étage, nous avons assisté à un joli coucher de soleil. Bref, c’était un bon et beau moment. Nous avons enchaîné avec une partie de Scrabble dans laquelle encore il s’est montré très présent et performant. Cela faisait plaisir de le voir ainsi.
Le monde réel, celui où l’on voit et on croise les gens en vrai, en chair et en os. C’est ce qui compte à mes yeux. Hier le lisais un article sur les développements des métavers, ces univers virtuels que développent les grandes sociétés informatiques. J’ai dû relire deux fois tant le chiffre m’a paru démesuré : 10 000 personnes c’est le nombre d’employés de Facebook chargé à ce jour du développement du métavers, 10 000 autres recrutements étant en projet ! N’y aurait-il pas de meilleurs usages de ces personnes pour répondre à de vrais besoins dans le monde réel ? C’est ce que je me dis. Mais peut-être suis-je vieux tout simplement !
Ces derniers jours, profitant de notre séjour parisien, dûment testés et masqués, nous avons vu quelques films, parcouru quelques expositions. Je ne m’arrêterai pas sur tous, par flemme rédactionnelle, quoique cela aurait un sens pour mémoriser mes impressions. Je dirai juste un mot de La panthère de neiges. Je me suis régalé avec ce film. J’y allais un peu à reculons, craignant de m’ennuyer devant, simplement, de belles images. Mais pas du tout, au-delà des paysages superbes et des images époustouflantes des animaux, il y a les personnes, Munier le pisteur animalier qui dégage une grande aura, Tesson avec sa gueule cassée qui dit de très beaux textes. Et puis le film s’organise vraiment en récit, avec une forme de suspense, porté par la quête de l’animal. Je me suis senti dedans, presque en méditation. Bien sûr c’est une forme de virtuel encore, je suis dans mon fauteuil, devant l’écran, mais j’y suis pleinement. Non sans que s’invitent aussi de grandes envies de marches en réel, dans de vastes espaces, au travers de paysages changeants, qui certes ne seront pas ceux du film, mais avec la caresse de l’air sur mon visage et le grand ciel devant mes yeux, et en se sentant bien loin du virus.
Et bien sûr, car cette aventure d’écriture est partagée, au moment du saut d’année, un salut à nos ami(e)s contributeurs(trices) et lecteurs(trices), des vœux pour toutes et tous, des vœux pour la planète aussi, qui en a bien besoin…
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Allociné | La panthère des neiges