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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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21 février 2022

Chroniq’hebdo | De la photo, du discours polémique et de quelques romans

Pierre Kobel

20220221gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo15_expos_mepPetite virée à Paris pour aller voir à la Maison européenne de la photo les expositions de Samuel Fosso et de Pamela Tulizo. Deux photographes africains qui me parlent. D’une part par la qualité de leur art, mais aussi par les passerelles qu’il établit avec l’autobiographie. Samuel Fosso depuis cinquante ans ne cesse par l’image de se réapproprier son histoire et celle de sa société. Il le fait par des autoportraits où il endosse le costume et le visage de personnages publics, où il rend hommage à son grand-père guérisseur et chef de village. Parcours troublant et qui se fait parfois miroir de nous-mêmes.

Je n’ai jamais cessé de faire des photos, mais je retrouve le plaisir d’en prendre au quotidien, tant dans le cadre de la vie personnelle que durant les balades et les visites. Je sais qu’un grand nombre d’entre elles sont sans intérêt, mais en ce domaine comme dans tous les domaines de la création le travail prime sur le talent. Ce dernier n’est rien sans le premier.

*

Zemmour sur le plateau de C à vous. Imperturbablement, il tord les faits, les propos, les images, la réalité, pour les faire entrer dans son discours et les accorder à ses idées. Dans un entretien publié par Télérama, la sémiologue Cécile Alduy dit : « j’affirme que Zemmour abîme la langue comme instrument démocratique par excellence qui nous aide à délibérer, c’est-à-dire débattre et penser. Cette langue est antidémocratique : elle discrédite l’adversaire par l’ironie et le mépris, et clôt à l’avance toute réplique en décrétant détenir le vrai. La forme de sa langue est dogmatique, et non démocratique. »

Quel est l’esprit de ce genre de personnage ? Je ne peux pas le comprendre tant il est à l’opposé de ce que je pense, de ce que je crois. Comment pourrait-il en être autrement alors que la langue de la poésie qui est au cœur de mon existence, est pour moi emblématique de ce qui donne à réfléchir, à penser, à s’inscrire dans le temps présent pour aller dans le sens de la fraternité, de la rencontre de la différence, contre les discours de division, d’exclusion, contre les extrémismes et les totalitarismes ? En fin de semaine je me retrouve à participer à une journée d’étude sur la poésie contemporaine organisée par Sciences Po. Je fais part de mon parcours dans l’univers des revues, des club poésie, des maisons de la petite édition et c’est ce message que je fais passer.

*

Réunion de notre groupe parisien de l’APA. Nous avons invité Sandra Vanbremeersch, la fille de l’une d’entre nous, à se joindre à nous pour parler de La Dame couchée, son roman déjà évoqué dans les colonnes du site. Elle nous a fait part des conditions d’écriture de son livre, du travail avec la maison d’édition, avec la correctrice qui lui a permis de revisiter son texte, des retours de la presse, qui n’écrit parfois que pour elle-même, des rencontres chaleureuses avec les lecteurs durant les séances de signatures en librairie.

C’est l’occasion d’aborder à travers son récit, l’importance d’écrire sur la vieillesse et le corps vieillissant à l’heure où, trop souvent ce sont des sujets qui sont niés alors qu’il faudrait les mettre plus en exergue pour se réconcilier avec soi et aussi réconcilier la société avec cette part grandissante d’elle-même. Les suites de l’affaire ORPEA nous le disent avec une actualité brûlante.

*

20220221gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo15_romansChaque jour des lectures. Promenade au pays des mots entre surprises et enthousiasmes. Rarement des déceptions. Ainsi je passe de Mo de Marie-Hélène Lafon dont chaque ouvrage est pour moi un immense plaisir à Mort d’un chartreux de Gérard Vincent. Un roman qui prend la forme d’un journal, celui des huit derniers mois d’un moine qui sait sa fin inéluctable du fait de la maladie. C’est un récit de méditation et d’acceptation d’un au-delà qui me réconcilie avec la spiritualité quand si souvent le religieux alimente mon anticléricalisme. Vertu des mots qui permettent la compréhension intime d’une démarche personnelle loin du séculaire. Vertu des mots qui savent traduire le doute au-delà de toute conviction. Je ne suis plus croyant depuis très longtemps, mais je sais que la vraie foi est un questionnement permanent. Je termine la semaine avec le petit roman de Mika Biermann, Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot que j’avais repéré à la sortie de l’exposition Julie Manet. Un court opuscule quelque peu iconoclaste, mais qui prête à sourire tant le style dynamique dit bien la place de la chair dans une société corsetée de corps et d’esprit.

Des lectures qui m’aident à résister quand la difficulté d’écrire me tient les mains et vient me troubler.

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