Les oiseaux se sont envolés

8 septembre 2022

Les oiseaux se sont envolés

Bernard M.

Un envol très modeste à vrai dire. Et par des voies très terrestres ! Nous avons pris notre vieille bagnole et filé en deux étapes vers la pointe de la Bretagne. Mais envol tout de même. Envol au loin de toutes les pesanteurs qui ont encombré notre été. Pesanteurs parfois plaisantes comme l’était la présence de nos petits-enfants. Mais pesanteurs tout de même. Et pesanteur de nos visites quasi quotidiennes à l’EPHAD où était mon père. Pesanteur de la canicule et des trop longues journées à rester dans la maison derrière les volets clos, mis à part nos virées à l’EPHAD.

Et ça nous fait sacrément du bien, ce petit envol et cette grande bouffée d’air marin. Envol grâce au regard que l’on peut porter vers la mer, vers son immensité ouverte, vers celle du ciel qui la surplombe… Envol en suivant la course des nuages depuis notre balcon, les lumières changeantes, les grains qui passent suivis parfois de spectaculaires éclaircies et d’un soleil d’autant plus éclatant dans le ciel lavé… Envol par les longues marches que nous effectuons sur le polder, dans les bois proches, sur la grève de la vaste plage en demi-cercle de plusieurs kilomètres qui s’ouvre plein sud à cinquante mètres de notre petit pied à terre… Envol dans ce saisissement que provoque la plongée dans l’océan, fraîcheur roborative de l’eau à 18 degrés, longues brasses coulées, eau lustrale, on oublie tout hors de cette sensation sur le corps de l’eau qui nous enserre, comme un retour au sein de l’élément primordial…

Le soir je bouquine. Je suis plongé en ce moment dans le dernier livre de Lydia Flemm, à la fois promenade érudite et littéraire dans la rue Férou, une minuscule rue parisienne entre Luxembourg et Saint-Sulpice et rêveries intimes de l’auteure. C’est à la fois plaisant et profond. Mais je ne me suis pas pour autant déchargé de mes tâches associatives. J’ai dû me hâter pour rédiger les articles promis pour le prochain numéro de La Faute à Rousseau que je viens seulement de terminer, j’ai dû, avec d’autres, gérer un crash temporaire de notre site Internet qui m’a occasionné pas mal de stress. Et le suivi de la vie courante de l’association réclame en ce moment beaucoup d’interventions de la part des bénévoles, car nous sommes provisoirement sans permanent à Ambérieu en attendant l’arrivée, qui n’interviendra que dans quelques mois, de notre nouvelle salariée. Cela fait beaucoup ! Et donc ce n’est pas vraiment la déconnexion, mais de tout de même, quelle aération…

Et dès la fin de cette semaine, les oiseaux repartent dans l’autre sens, retour dans nos pénates…

Internet