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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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1 juillet 2023

Perdre

Marie-Françoise Després-Lemarchand

20230701gds-mots-mfdesplem_perdresoigneuse, méticuleuse, ordonnée, voire obsessionnelle un brin…

Et pourtant, comme un défi à ces vérifications dérisoires, narguant peut-être ce besoin de « tout ranger »,

Semés au fil des jours et au hasard des déambulations, ils/elles disparaissent (bracelets, gants, foulards, bracelets encore…)

Au dernier rang de cette semaison, les sandales orange-brique dont tout — confort, couleur, forme, texture — me réjouissait !

Glissées, pourtant, sûr !, dans le sac de voyage pour un week-end de canicule et douces retrouvailles, prêtes à arpenter rues, boulevards, métro, en allègre connivence

Et disparues à l’arrivée !

Cherchées partout et pas trouvées

Où ? la question s’ouvre, immense.

Parties peut-être vers d’autres pieds plus désinvoltes ? évadées ? vagabondant entre Paris-Granville ? … comme dans un film, belge me semble, de totale et réjouissante fantaisie où une robe s’envolait…

Tout de même, pincement au cœur, disproportionné, certes, à chaque chaussure enfilée. La futilité du motif ne m’échappe pas (sauf d’y voir, au-delà du plaisir du cuir souple, de la bride facile, de l’ajustement parfait, la métaphore de… « chaussure à son pied » ?!).

Mais quoi ? « Objets inanimés… »

Objets ? Êtres ?

Un jour là et puis… avec/sans… étaient… disparus, envolés… vous laissant…

Vivants désemparés

Sans doute ça : être là et puis ?...

Vocation disparaître

(telle l’angoisse de cet après-midi d’enfance où M., unique fois dans sa vie sans doute, m’avait laissée en garde à des voisins que je gratifiai d’un réveil hurlant,

telle l’horreur de ce manège qui m’emportait si intolérablement loin de M. qu’il fallut arrêter la ronde pour m’en faire descendre,

tel le livre de conte insoutenable où une petite souris, Violette, se perdait dans la forêt, cherchant ses parents, et la nuit venait, et j’étais Violette et sanglotais éperdument,

telle la scène du film À la campagne de Manuel Poirier où un homme appelle son chien disparu en hurlant « Salopaaard !... », et son cri me bouleverse),

Voilà — j’approche, j’y suis… quand vous n’y n’êtes plus…

Salut, jolies sandales brique ! talisman de la perte sésame des insoutenables irrémédiables fins…

 

d’un butin livresque parisien, Jy me rapporte d’Adèle Van Reeth, Inconsolable

 

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Commentaires
K
Merci aux sandales orange pour cette méditation sur les objets, la mort et la vie ! Il faut "investir dans la perte", diraient les taoïstes !
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