Ariège : retrouvailles 2023 des anciens de l’INSERM

Abdellaziz Ben-Jebria

Le comité d’Action et d’Entraide sociale (CAES) de l’Institut National de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM) organise, chaque année, au début du mois de juin, une semaine de retrouvailles pour les seniors retraités (chercheurs, ingénieurs, techniciens, et administratifs), dans de belles régions de France. Pour l’année 2023, le département de l’Ariège, et plus précisément Ax-les-Thermes, fut le choix des collègues organisateurs, siégeant au CAES-INSERM.

Nous étions une soixantaine de participants aux retrouvailles de cette année 2023, dont une cinquantaine de « senioras » et seulement une douzaine de « seniors ». Ce déséquilibre de participation me semble indiquer, peut-être, que les femmes sont moins timides et plus sociables en groupe que les hommes qui sont possiblement plus intimes individuellement. Mais, il faut reconnaitre aussi que cet échantillon représentatif des anciens employés de l’INSERM reflète bien les statistiques nationales qui indiquent que l’espérance de vie, en France, est de ≈ 85 ans pour les femmes et seulement ≈ 79 ans pour les hommes ; ce qui expliquerait qu’une partie des vieux compagnons avaient probablement quitté définitivement plus tôt leurs compagnes, pour leur destination finale.

Situé dans le sud-est de l’Ariège, au sein de la région-Occitanie, Ax-les-Thermes est un petit village rural, d’à peine 1300 habitants ; c’est aussi une station thermale, comptant plus d’une soixantaine de sources chaudes, une villégiature estivale, et une station de sports d’hiver. Il avait été, en plus, le lieu de 11 passages historiques du Tour de France.

Notre village-vacances, le Tarbesou, est situé à 1400 m d’altitude, sur le plateau de Bonascre qui domine la vallée d’Ax-les-Thermes, et qui offre une vue panoramique exceptionnelle sur l’Ariège et les Pyrénées. Gastronomiquement bien nourris et confortablement bien logés, nous avions aussi à notre disposition une piscine en plein air, et un bar avec sa grande salle pour les soirées de spectacles et de discussions sociales.

Cependant, nos principales activités journalières consistaient à des excursions dans un confortable autocar qui était mis à notre disposition pour visiter les points d’intérêts culturel et patrimonial qui sont éparpillés dans les environs, plus ou moins lointains, de cette magnifique région avec ses belles montagnes verdoyantes que nous avons eu la chance de contempler et d’admirer journellement, chemin faisant, et revenant, lors de ces excursions.

 Notre première excursion de 150 km fut consacrée d’abord à la découverte, dans la matinée, de Camon, un village fortifié, né au creux d’un vallon ariégeois, dans une boucle de la rivière Hers, suite à la création d’une abbaye au 10^e siècle qui deviendra plus tard un prieuré fortifié. Puis, ce fut la visite, dans l’après-midi, de la cité médiévale de Mirepoix, avec sa belle place entourée de couverts en bois et bordée de maisons à colombages, et son ancienne cathédrale à l’intérieur de laquelle on peut admirer ses proportions exceptionnelles.

Notre deuxième et long voyage de 188 km fut une escapade, en Couserans, consacrée à la visite de la Cité de Saint-Lizier, avec ses deux cathédrales, Saint-Lizier et Notre-Dame-de-la-Sède, et son ancien évêché qui conserve les témoignages de son passé prestigieux (cloitre, trésor, pharmacie, etc.). Ensuite fut le tour de la maison, du centralien Aristide Bergès, abritant son musée de la houille blanche qui est dévoué au papier, aux arts graphiques et à l’imprimerie, tout en conservant des collections techniques et artistiques, qui illustrent l’histoire des papeteries et de l’hydroélectricité.

Le lendemain fut une journée plus relaxe, à proximité de notre village-vacances, puisqu’il s’agit, le matin, d’une promenade guidée de la vieille ville d’Ax-les-Thermes et d’une bonne déambulation individuelle à travers son marché hebdomadaire. L’après-midi fut consacré à l’observation, en pleine forêt, des meutes de loups d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Arctique, qui sont logés dans le parc animalier d’Orlu, situé dans un milieu naturel préservé. Néanmoins, cette dernière visite ne fut pas de mon goût ; je l’ai trouvée personnellement ennuyeuse et pas appréciable pour ces pauvres loups. Notre bon guide local nous a d’ailleurs appris, à cette occasion, qu’il n’y a pas de loups en liberté dans l’Ariège ; par contre, il semblerait que le projet d’introduction d’une cinquantaine d’ours dans la nature ariégeoise n’est pas du tout apprécié par les paysans locaux.

Pour notre prochaine et lointaine excursion (104 km de route), nous fûmes embarqués, dans la matinée, dans une balade convivialement flottante sur la rivière souterraine de Labouiche. Le parcours, long de 1,5 km à une température ambiante de13^oC, fut étonnant par la grande variété des roches formées naturellement et par ses richesses géologiques. Tout au long de cette balade souterraine, notre passionné guide aborda des sujets divers et variés en explorations géologiques pendant que nous découvrons des formes aux noms évocateurs de créatures légendaires comme la Sorcière ou la Licorne.

     Quant à notre après-midi de cette même journée, il fut consacré à la visite du Château de Foix qui s’impose, avant même l’entrée de la ville, par sa stature impressionnante par la hauteur qui surplombe la vallée et attire le regard des visiteurs. Véritable emblème de l’époque médiévale, tour à tour défensif, habitat et prison, le château domine bien la ville de Foix. En déambulant dans le château, on peut croire que le célèbre prince, écrivain et poète, Gaston Fébus et sa cour occupe encore les lieux. Dans chaque pièce, meubles, sièges, tables, lits et armes sont installés pour lui redonner tout son faste d’antan. Sur les terrasses, on découvre d’exceptionnelles machines de guerre, comme le trébuchet ou la pierrière et un admirable treuil à tambour. Et au pied du château, on peut faire connaissance avec les Comtes de Foix dans le nouveau grand espace muséographique.

   Notre dernière excursion, longue de 115 km, fut en Andorre. C’est une petite co-principauté française et épiscopale d’à peine 80 000 habitants, d’une superficie de 468 km², située à 1023 m d’altitude entre l’Espagne et la France. Notre entière journée fut consacrée, en partie, à la visite de Notre-Dame de Meritxell et son nouveau Sanctuaire ; l’ancien, datant du 16^e siècle, ainsi que la statue de la Vierge ont été totalement détruits, en 1972, par un incendie. L’actuelle réplique est l’œuvre de l’architecte catalan Ricardo Bofill. Sur la route du retour, direction le Mirador du Roc del Quer pour profiter d’un panorama exceptionnel, une vue imprenable et une sensation de voler, avant la suite et la fin de la journée qui fut inévitablement consacrée au shopping détaxé au Pas de la Casa.

Ainsi se termine notre semaine de séjour et de retrouvailles en Ariège, où on a profité d’un magnifique espace panoramique montagneux, de belles et intéressantes excursions culturelles et patrimoniales, et où j’ai eu le plaisir de retrouver quelques-uns de mes anciens collègues parisiens et bordelais que je n’ai pas vus depuis plus de 25 ans, ainsi que d’autres nouvelles connaissances sympathiques avec qui j’ai pu socialiser jovialement.

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