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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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20 décembre 2023

L’amour

Anne-Claire Lomellini-Dereclenne

En septembre j’avais lu L’amour de F.Bégaudeau. J’avais même assisté à l’une de ses interventions à la librairie Le Divan dans le quinzième arrondissement. J’apprécie toujours l’intelligence du propos de cet écrivain malgré un ton parfois un peu suffisant, que je lui pardonne assez volontiers vu le niveau de ses développements.

De ce court roman, il en fut beaucoup question cet automne. J’en ai lu pas mal de critiques, positives le plus souvent. Et j’avoue que moi-même j’ai bien apprécié ces 50 ans de vie tranquille, rythmés par un quotidien des plus banals, mais qui m’a replongé, souvent dans mes souvenirs d’enfance. La passion est complètement absente de cet opus — et Bégaudeau le revendique presque — comme si l’électro-encéphalogramme plat d’une relation sans encombre en révélait toute sa valeur. Les artefacts passionnels ne seraient alors que des épisodes anecdotiques, accidents de parcours, n’ayant finalement que peu d’influence sur la régularité d’une relation de couple qui ambitionne de s’inscrire dans la durée. En quelque sorte, cette ode à la vie tranquille, à l’amour en douceur qui se niche dans les tartines du matin ou la main posée sur l’épaule (la tendresse, en fait) reléguait presque la passion destructrice à d’autres époques ou d’autres lieux surannés, démodés.

Si en septembre le livre de Bégaudeau et sa proposition d’art de vivre m’avaient convaincu tranquillement, mais sûrement à l’image de la relation qu’entretiennent les deux principaux protagonistes, je n’y pensais déjà presque plus en ce décembre morne et froid. Il faut dire que novembre m’avait permis de retourner à Zweig par deux fois quand cette première moitié de décembre m’offrait des histoires d’épidémies et de patients zéro, loin de ces développements amoureux. Mais c’est le cinéma qui m’a replongé dans ma réflexion sur l’amour bégaudien. En l’espace de trois jours, je visionne les deux premiers films réalisés par Nicolas Bedos, alors que je ne connaissais que ses derniers qui m’avaient laissé un peu sur ma faim.

20231220gds-cim_aclomellini_dereclenne_lamour

       Quelle agréable surprise, donc, de plonger dans ces deux destinées fictives de M. et Mme Adelman et La belle époque. Au-delà de la découverte d’une très talentueuse et pétillante actrice en la personne de Doria Tillier, il semble que N. Bedos interroge également la force des liens de deux âmes sœurs. En substance, au-delà de la passion, si l’amour subit les outrages du temps et de l’usure des sentiments, c’est bien la tendresse et la complémentarité des âmes et des esprits qui permet d’envisager la durée et la vie entière passée cote à cote. La passion des débuts et des « reprises » est présente dans ces deux films, mais elle ne résume pas la relation des protagonistes. Au contraire, ce qui est beau c’est la tendresse, les sourires timides, le regard de Daniel Auteuil sur Fanny Ardant lorsqu’elle lui dit qu’il a les mains douces, cette sensibilité qui les accompagne et qui m’a tiré une larme.

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