Gracias a la vida
Pierre Kobel
Vous ne trouverez pas ce livre chez votre libraire. Pierre Kalfon qui l’a dicté en fin de vie écrit d’emblée que ce ne sont que des réminiscences et pas une autobiographie. Il l’a publié en autoédition à l’intention de ses proches.L’auteur raconte une vie riche en événements, en expériences, en rencontres au fil d’un déroulé chronologique et géographique. Né à Oran en 1930, il passe une enfance heureuse en Algérie avant que le goût de l’aventure ne le conduise à Paris.
Il y débute une vie militante en même temps qu’une vie professionnelle. S’y ajoute peu après une vie familiale avec une première paternité puis trois autres avec celle qui sera à ses côtés durant plus d’un demi-siècle.
Sa curiosité et son sens du contact conduiront Pierre Kalfon à occuper de multiples fonctions : enseignant, responsable d’agences de l’Alliance française, journaliste, conseiller culturel dans diverses ambassades. S’il les pratiqua à plusieurs reprises en France, particulièrement à l’UNESCO où il fut rédacteur des discours du secrétaire général, c’est en Amérique latine qu’il développa ses talents dès le milieu des années soixante. D’abord en Argentine, il s’installe ensuite au Chili sous la présidence de Salvador Allende. Il deviendra là correspondant du Monde, une position de témoin actif qui le conduira à être expulsé peu après le coup d’État de Pinochet.
Cette existence sera traversée d’amitiés profondes avec des contemporains. On citera Jean Lacouture, Hubert Reeves pour l’exemple.
Écrivain de plusieurs ouvrages concomitants à sa connaissance de l’Amérique latine, il met l’Argentine en exergue en 1997 dans un roman, Pampa, qui s’y situe. Dix ans plus tard, il est l’auteur de Che, Ernesto Guevara, une légende du siècle, une biographie qui fait autorité sur le personnage.
Dans ce récit de vie, Pierre Kalfon égrène les épisodes de son existence avec une faconde méditerranéenne qui traduit son amour de la vie et des autres autant que son goût du récit, son plaisir de raconter. Il restera indéfectiblement attaché au Chili où il terminera sa carrière comme conseiller culturel. Décédé en octobre 2019, ses cendres y seront dispersées dans le désert d’Atacama.
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