La section enfantine
Daniel Valin
Trois ans passés dans l’école maternelle, la petite école, celle qui n’a pas d’appartement au-dessus. Mais où donc peuvent-elles loger les maîtresses ? Il n’est pas question de mettre un maître pour s’occuper des petits à cette époque ! Pour aider les deux institutrices, il y a une « dame pipi », pour les chérubins les plus jeunes, c’est souvent nécessaire et incontournable. Elle s’appelle « mémé Lambert », c’est la maman du facteur, la différence d’âge avec les jeunes institutrices fraîchement sorties de l’école normale de filles de Rouen impose que les petits l’appellent mémé. Dans la classe, les fenêtres en bois à petits carreaux laissent pénétrer des flots de lumière, tout est immense rapporté à la taille bambinesque des élèves. Le bord des fenêtres est plus haut que trois pommes laissant voir sur un fond de ciel normand les hautes futaies des beaux platanes de l’avenue Schneider.