Section enfantine (année 1950)
Daniel Valin
Dans cette section enfantine, les enfants apprennent à devenir grands afin de pouvoir vivre ensemble : chansons enfantines, contes, piquage sur feutre, combien d'efforts pour reproduire le contour d'un sapin. Lorsqu'il faut utiliser un cahier pour dessiner ou reproduire des lignes de lettres, ce n'est qu'un demi cahier que distribue la maîtresse. Les restrictions sévissent encore dans ces années d'après guerre et l'industrie du papier n'a pas retrouvé son régime de croisière. Alors la maîtresse coupe les cahiers en deux avec ses grands ciseaux pointus. Ceux des bambins étant petits et à bouts ronds ! Ainsi avec un cahier on en fait deux, doublant ainsi cette fourniture scolaire si précieuse.
Pas de cour goudronnée. De la terre et des cailloux qui font mal lors des chutes. Adossés au mur du fond qui limite la cour des jardins des maisons situées de l'autre coté trônent les cabinets, à la maison quand on va au cabinet on dit qu'on va sur le trône. Les cabinets, ces espaces clos par une porte basse trop petite qui ne descend pas jusqu'au sol comportent un trou, "à la turque", et sans chasse d'eau. Bonjour les mouches. Mémé Lambert nettoie avec un seau d'eau et une brosse en chiendent.