Deux expositions, un livre
Mireille Podchlebnik
Pour rompre un peu le silence que Pierre a évoqué dans sa dernière chronique, je reprends une des ébauches de textes destinée au blog, mais restée à l’abandon depuis l’été sur mon écran d’ordinateur. Mes pensées happées par le flot d’une actualité toujours plus inquiétante se dispersent en tous sens et se fixent difficilement sur un sujet. J’ai aussi l’écriture lente et, parant souvent au plus pressé, la fainéantise l’emporte !
Je voulais en juillet vous parler de deux expositions et avais débuté ainsi mon texte :
« Pour rattraper le temps perdu par les préoccupations liées aux travaux et sortir d’un univers pesant, j’ai profité des jours de congés dans le Paris tranquille du mois d’août pour aller voir deux expositions.
Au centre Pompidou, sous un ciel orageux et dont la menace s’amplifie à l’approche du dernier étage, se tient jusque début septembre une très riche exposition sur la Nouvelle Objectivité, Allemagne/années 20 August Sander. Un parcours riche de la vision sociale à l’époque de la république de Weimar, marquée par la Première Guerre mondiale et illustrée par les photographies d’August Sander. »....
L’exposition est maintenant terminée, mais peut-être certains d’entre vous auront eu l’occasion de s’y déplacer. Très instructive sur le contexte artistique, politique et social de l’entre-deux-guerres, une seule visite ne m’aura pas suffi pour en appréhender toute la richesse. J’en avais rapporté un livre d’Erika Mann Quand les lumières s’éteignent, un témoignage d’époque dans lequel l’auteure à travers dix histoires de « la vie ordinaire » relate l’envahissement insidieux des esprits par le régime nazi. Je me suis toujours étonnée que les enfants du célèbre Thomas Mann, écrasés par la renommée de leur père, aient aussi si peu d’audience, en France du moins…
Le deuxième lieu où je me suis rendue est la Bourse de Commerce avec l’exposition « d’art de notre temps » de Roni Horn et Félix Gonzalez-Torres. Je tenais à voir l’endroit devant lequel enfant, je passais régulièrement dans le brouhaha étourdissant des Halles. Le bâtiment magnifique, très bien restauré depuis que la mairie de Paris l’a loué à l’industriel et collectionneur François Pinault, garde encore un peu de son âme. Mais je dois avouer que si l’histoire du bâtiment relatée par l’une des « hôtesses » m’a fortement intéressée, les collections exposées, que j’ai trouvées d’une beauté froide, m’ont quant à elles finalement assez peu touchée. Mais je ne regrette bien sûr aucunement ce déplacement qui m’a fait osciller entre passé, présent et futur !
Internet
-
Actuart | ALLEMAGNE / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August SANDER
-
Bourse de commerce | Félix Gonzalez-Torres – Roni Horn