Vu à la télé

23 mars 2023

Gérard B.

Levé tôt, il est fréquent que j’allume la petite télé de la cuisine pendant mon déjeuner. En avant printemps, mon rythme de sommeil anticipe l’éternel changement d’horaire. Vers six heures je zappe sur la vie économique présentée par RMC Découverte (la 24) et son « Morning Zapping » qui ce matin dans les « start-up » présentait une application d’IA d’écriture manuscrite. Autant j’entends davantage cette présence à l’écran que je ne le regarde, autant les mots associés de manuscrit et IA ont excité ma curiosité.

Donc l’ingénieux créateur explique avoir programmé un automate importé d’US tenant dans une pince un stylo à une commande numérique pilotée par une intelligence artificielle. L’astuce permettant de falsifier une écriture manuscrite d’auteurs illustres, tels les dirigeants de sociétés de renom pour solliciter des clients de prix qu’un simple prospectus dont l’impression est banale n’aurait pas émus.

On imagine donc Elon Musk « en personne » convier son destinataire à l’essai de son dernier modèle de bolide. Donald Trump inviter ses donateurs à un défilé au Capitole, et plein de merveilles du même genre puisqu’un simple extrait d’écriture manuscrite permettra à la « machine » d’apprendre à former les lettres et les mots, à la manière de.

La transmission puis la recopie d’un simple texte numérisé par le scribe infatigable multipliera ainsi les « autographes » quasi sans possible détection.

Peut-on rapprocher cette nouveauté d’une possible génération de phrases d’une nouvelle version de Chat-GPT où la base de données servant de source serait l’historique des propres expressions de l’auteur sur les réseaux sociaux, qui serait sans son intervention capable de discourir sans fin sur ses thèmes favoris et son mode de réflexion en remplissant des pages d’archives autographes ?

Pour entrer dans les dépôts de l’APA, aurons-nous l’obligation de vérifier l’authenticité, l’unicité des documents ? Si même les « bavures » possiblement dispensées par le véritable stylo ont été soulignées par les journalistes comme marqueurs, il nous faudra examiner les ratures, les pâtés, les taches qui prouveront l’origine humaine de l’écriture.

En tout état de cause depuis 2023, toute carte postale réceptionnée sera soupçonnée du doute de sincérité.

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