La maison de naissance d'Albert Londres
Mireille Podchlebnik
À Vichy, longtemps, la maison natale d’Albert Londres est restée silencieuse, méconnue, semblant vouée pour toujours à l’abandon et à l’oubli. Et c’est ainsi qu’elle s’était ancrée dans mon souvenir !
J’avais lu et apprécié L’homme qui s’évada et Au bagne lorsque je travaillais en Guyane dans les années quatre-vingt. Deux ouvrages qui dénoncent les conditions de vie inhumaines des bagnards et qui ont contribué à la fermeture du pénitencier. Nous partagions ces lectures entre « exilés métropolitains » afin de mieux comprendre l’histoire du bagne, un sujet souvent tabou sur lequel peu de « locaux » désiraient s’étendre. La végétation et les lianes qui envahissaient les cellules du bagne sur les îles du Salut allaient également dans le sens de l’effacement des traces. Je ne sais ce qu’il en est aujourd’hui…
Puis j’avais découvert d’autres récits de l’intrépide journaliste reporter dont l’un, laissant entrevoir quelques lieux d’origine de mes ancêtres, m’avait particulièrement marqué : Le juif errant est arrivé. Dans un voyage qui le conduit de Paris à Londres jusque dans les ghettos d’Europe de l’Est et en Palestine, Albert Londres enquête et témoigne de la misère et des violences subies par les communautés juives allant par ses articles à l’encontre de nombreux préjugés antisémites de l’époque.
Au retour de Guyane, lors de séjours dans la montagne Bourbonnaise, à laquelle je reste toujours très attachée, j’aimais déambuler dans la ville des cures qui semblait figée dans son passé…
Je constatais à l’époque avec regret que seule une plaque indiquait la maison de naissance du journaliste mondialement connu et à la mémoire duquel sa fille Florise créa en 1933 le fameux prix Albert Londres.
Aussi le mois dernier, revenue après plus de trente ans dans cette région, ce fut un réel plaisir de découvrir et pouvoir visiter la maison restaurée et devenue lieu de mémoire et de transmission comme je les aime.
Des panneaux installés sur les deux étages de la maison présentent photos, affiches et extraits d’articles de presse les plus marquants de l’écrivain journaliste. Une vie marquée par les voyages à travers le monde d’un reporter qui resta passionné jusqu’à sa mort survenue par noyade dans des circonstances obscures au cours de l’incendie du paquebot qui le ramenait de Chine.
Dans une librairie de Vichy, j’ai acheté de Pierre Assouline Albert Londres : Vie et mort d’un grand reporter, 1884-1932, une biographie riche et passionnante à l’image des reportages du journaliste écrivain.
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Wikipédia | Albert Londres