Un temps privilégié...
Mireille Podchlebnik
Le temps de la retraite est un temps avec lequel s’accorder nécessite une certaine adaptation.
Apprendre peu à peu la partition et réussir à jouer le morceau avec aisance n’est pas simple. Ma pratique de la clarinette débutée à un âge déjà avancé en est un témoignage et un des exemples des activités remises en place récemment pour célébrer ce nouvel espace de vie qui m’est offert !
Trouver d’autres repères et occupations sans se laisser déborder par la multitude des possibles est un réel apprentissage d’autant que ma tendance naturelle me conduit souvent sur les chemins de traverse au risque de m’y égarer.
Il y a eu ces derniers mois de longues tracasseries administratives avec les régularisations de cotisations attendues depuis des années de la part de certains employeurs, les réponses tardives et parfois incompréhensibles des organismes de retraite, le réseau inextricable et souvent contradictoire des différents interlocuteurs, une perte d’énergie monumentale pour que le droit s’applique et enfin le soulagement de parvenir à un accord qui n’attend plus que sa mise en place effective.
Ces échanges ont été tellement chronophages que me concentrer sur l’écriture ou la lecture me demande encore un effort important.
Mais constamment guidée par mon désir de transmettre, je profite du temps privilégié de la retraite pour reprendre ou plutôt poursuivre mes recherches historiques, généalogiques et familiales.
J’ai eu l’occasion de plusieurs rencontres enrichissantes, dont celle avec une généalogiste passionnée qui a découvert de nouvelles pistes. Des discussions s’établissent avec différents services d’archives et l’idée de retourner dans les salles de lecture des archives nationales, départementales ou autres, me plaît assez. J’aime le calme de ces lieux d’étude où chacun plongé dans des dossiers se concentre sur son sujet de prédilection.
Cette semaine, une étudiante en histoire croisée par le plus grand des hasards lors de la projection d’un documentaire, est venue à la maison écouter l’histoire de ma famille maternelle arrivée en France après-guerre dans le but d’étayer son mémoire de master dont le sujet porte sur les liens sociaux et les (re) configurations des familles rescapées de la Shoah. Son étude passe également par la consultation d’albums photos de cette époque.
En préparant les dossiers et photos qui me semblaient utiles à sa démarche, j’ai réalisé la somme importante d’archives dont je disposais et que, probablement une aide extérieure me sera bientôt nécessaire pour pouvoir ordonner de façon plus cohérente tous les documents accumulés.