Chroniq’hebdo | Du ciné, de l’école, de l’actu et de Camille Claudel

Pierre Kobel

J’entends un humoriste se moquer du film L’Île nue. L’Île nue est un film japonais du réalisateur Kaneto Shindō, paru en 1960. Une épure ! Noir et blanc, pas de dialogues, une histoire a minima et une lenteur répétitive fascinante. J’aime le cinéma, j’y vais toutes les semaines, préférant sans conteste les salles obscures au petit écran. Il y a peu je suis allé voir La Maman et la Putain, le film signature de Jean Eustache qui ressort enfin dans une version restaurée. C’est un exercice de style imparable, mais s’en tenir à cela ne peut suffire tant cette histoire à trois va bien au-delà des conventions et donne à réfléchir. Les dialogues parfois surannés trahissent ce que peuvent être les tourments de chacun d’entre nous.

À la télé, sur LCP, j’ai revu La Prise de pouvoir par Louis XIV, cette magnifique leçon d’histoire offerte par Roberto Rossellini en 1966. Je l’avais vu en noir et blanc à l’époque, je retrouve aujourd’hui la splendeur des couleurs originales et ce portrait didactique du Roi-Soleil qui laisse à penser quant l’exercice du pouvoir en regard de ce qu’il est aujourd’hui.

J’aime ces films de dialogues, de lenteur, de longs plans fixes dont le rythme est aussi tendu qu’un élastique quand la moindre fausse note pourrait faire basculer l’œuvre dans le désordre et l’incohérence. J’y pensais aussi, il y a peu, en regardant Vous ne désirez que moi de Claire Simon.

Tout cela ne m’empêche pas d’aimer les westerns et autres films d’action, de James Bond à Tom Cruise.

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Anniversaire de JDS. Se mettre un peu hors du monde pour fêter cela paisiblement et joyeusement. J’aime envoyer un salut amical à mes proches pour leur anniversaire. C’est une des qualités pratiques de la technologie que de nous aider à y penser. Reste dans un second temps à ne pas se tenir à des formules convenues et à savoir manifester véritablement son attention.

Pour moi c’est toujours un vrai plaisir que d’échanger avec des amis, des parents et des rencontres de circonstances. Je me réjouis déjà du long week-end à Ambérieu de juillet, qui me permettra de mieux connaître les gens de l’APA.

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La collecte des souvenirs d’école continue de m’occuper. Les derniers textes en attente sont publiés et il faut maintenant faire l’analyse de ce corpus qui mêle lignes de force et anecdotes signifiantes. Quel portrait faire de cette école dont les fondations restent celles de la IIIe République sans que les évolutions perceptibles en aient modifié les archétypes ? Je mesure à quel point les véritables changements de ce modèle se sont faits après 1968, tant ceux du statut social des enseignants, de leurs pratiques pédagogiques que celui des élèves comme personne à part entière et non plus comme adulte en réduction, au mieux en devenir.

Reste qu’un grand nombre de contributeurs donnent la part belle aux apprentissages de l’école et reconnaissent ce qu’elle a su positivement leur transmettre pour leur avenir. École datée, école générationnelle, appelée nécessairement à évoluer. Pour autant, reste aussi à faire un bilan de ces évolutions qui ne conduisent pas toujours à intégrer l’école d’aujourd’hui dans un modèle de société.

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Dans la semaine, j’ai rédigé et envoyé le compte-rendu de la dernière réunion du groupe de l’APA. Perspectives de livres à présenter, d’autres à lire. Les échanges se multiplient, il y a de la motivation et j’aime nos rencontres en partie informelles qui permettent de découvrir des livres, d’enrichir des parts de la connaissance.

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Ils font feu de tout bois dans les couloirs du pouvoir. Donc Macron n’a pas sa majorité absolue, Mélanchon et la Nupes se posent en premier opposant et le Rassemblement National, qui en est le premier étonné, obtient 89 députés ! Du jamais vu depuis longtemps. On revient à une gouvernance parlementariste que le gaullisme de la Ve république avait longtemps évité ! Ce vieux Père Fouettard de général doit se retourner dans sa tombe !

Je ne sais plus qu’en penser. Je me refuse à vouloir privilégier les personnalités aux programmes et aux idées et, dans le même temps, je regrette qu’il n’y ait plus de figure charismatique en politique. Je ne cesse de prôner un dialogue, du respect pour les différences et l’échange enrichissant des opinions, mais je me désole d’une gestion sans perspectives, sans souffle, sans idéaux. Juste à la hauteur des intérêts de ceux qui nous gouvernent et de leurs amis.

Que sera le pouvoir en France demain ? Quelles perspectives d’avenir sont encore possibles si le pouvoir perd de sa crédibilité aux yeux de l’Union européenne ?

Une fois de plus je ressens du désarroi, je me sens impuissant et mes mots le sont aussi. L’histoire ne cesse d’avancer selon un effet de balancier qui conduit de la stabilité à l’incertitude. Avons-nous eu trop d’années de tranquillité ? L’époque nous ressert une guerre proche, de l’instabilité politique, du désordre climatique, des difficultés économiques pour nous rappeler que tout est toujours à reconstruire.

Et voilà que la Cour suprême des États-Unis revient sur le droit d’avorter librement ! Conservatisme réactionnaire dans une démocratie dont les travers nous ont souvent rattrapés. Méfaits de la religion quand elle se mêle de vouloir imposer sa morale et ses préceptes à tout le monde.

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La morale de sa mère et de sa famille l’a conduite en hôpital psychiatrique autant que ses tourments amoureux et ses difficultés d’artiste. Nous avons profité d’un week-end à la campagne pour retourner visiter le musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine. Je me laisse à chaque fois happer par la force d’expression de ses sculptures, par ce qu’elles expriment qui va bien au-delà de l’esthétique et de l’art.

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• Wikipédia | Musée Camille Claudel