Et si on riait ?
Nadine P.
J’ai commencé de rédiger il y a quelques semaines un billet optimiste, sans heurt, sans grincement, sans les soucis qui tentent toujours d’ouvrir des portes et, je l’ai perdu, égaré comme on dit, une façon de chercher encore ce qui reste introuvable.
J’ai donc fouillé partout et sur mon bureau j’ai relu mes petits papiers entassés, des mots d’humeur, des lignes tordues qui expriment rage ou lassitude parfois.
J’ai retrouvé ceci, 2024 année sportive !
Alibaba groupe chinois aux activités douteuses, soupçonné depuis peu d’avoir fait le commerce de faux médicaments — Coca-Cola associé à MENGNIU « rafraîchissent les athlètes et les spectateurs », ce dernier impliqué dans un grand scandale de lait frelaté en 2008 — Toyota — Samsung — LVMH leader du luxe — ADP groupe aéroportuaire — FDJ — Air Liquide — Orange, etc.
C’est un extrait de la liste des sponsors importants, nommés comme tels, des Jeux olympiques de Paris. J’ai dû chercher un bon moment avant de trouver « Le Coq sportif », enfin du sport, enfin local.
Moi dont l’évènement laisse totalement indifférente, sur certains pans même agacée ou dubitative, je l’ai été encore plus en découvrant ces fournisseurs de billets sans odeur, autant que de voir la COP28 se dérouler à Dubaï, c’est dire.
J’ai également retrouvé sur mon bureau quelques réflexions écrites à la hâte, elles m’amènent souvent à me demander dans quel monde je vis, ou si le fait que mes cheveux blanchissent de plus en plus m’éloignent de la compréhension de la société.
Une ville moyenne que je connais bien dont on ne parle jamais, sauf qu’elle a fait la Une des journaux deux fois en peu de temps. Fierté ?
Un père de famille se fait tuer dans son lit sur fond de trafic de drogue.
Des jeunes femmes se ressemblant en tous points, habillées en tailles 34/36, font le show sur la scène. Pas sûre qu’il y a de quoi être fière. Mais bon, la Une des journaux, ce n’est pas rien !
Cependant, j’avais vraiment et toujours envie de rire, de rendre positive l’ambiance de cette fin d’année. Alors j’ai cherché, cherché et à travers le thème du « repas de famille » lors de l’atelier d’écriture que j’anime, j’ai trouvé. J’ai proposé, car jamais je n’oblige, bien sûr, de rendre fantasques, rieurs les écrits ou de profiter de ce moment pour faire revivre les anecdotes qui font du bien.
Jubilatoires, les mots ont filé, les zygomatiques se sont réveillés, les larmes joyeuses ont coulé, les participant(e)s et moi avons profité de cette respiration. Tout le monde est reparti avec le sourire encore aux lèvres. Un coup à se faire arrêter ça !
Profitez des rires, provoquez-les, car même seul(e) c’est possible, et si la peine est présente (je pense à Bernard notamment), faites en sorte qu’elle soit déposée sur le petit fauteuil en retrait afin qu’elle ne trône pas au centre de la table.
Bonnes Fêtes à toutes et tous, quelle que soit la forme qu’elles prendront.