L’anniversaire de Frauke
Catherine Bierling
Le matin du 5 février, une petite réception était organisée au Deutsche Tagebuch Archiv d’Emmendingen pour les 80 ans de Frauke von Troschke, la fondatrice du DTA en 1998.
De multiples souvenirs communs des rencontres entre nos deux archives nous rapprochent, et j’étais heureuse d’être invitée à cette célébration dans les locaux du DTA, en l’occurrence la salle de réception de l’ancienne mairie d’Emmendingen.
Marlene Kayen, l’actuelle présidente de l’association a esquissé le rôle qu’a joué Frauke dans la fondation des archives. Grâce à son engagement, son entêtement pourrait-on dire, son enthousiasme et ses idées novatrices, elle a su convaincre la petite ville d’Emmendingen de leur laisser quelques pièces dans l’ancienne mairie (qu’elles occupent à présent pour la plus grande partie), elle a su intéresser des acteurs locaux, puis plus lointains au développement et au soutien financier du DTA.
Marlene continue à contribuer au développement du DTA, en ce moment principalement en ce qui concerne la numérisation des dépôts afin de faciliter leur mise à disposition pour les lecteurs/chercheurs intéressés.
Le conseiller à la culture d’Emmendingen a ensuite retracé « la vie antérieure » de Frauke, caractérisée par un engagement infatigable en tant que conseillère municipale et citoyenne engagée, ayant toujours des idées et propositions nouvelles.
Quand Frauke a pris la parole, elle s’est dite gênée d’entendre autant d’éloges à son propos, rappelant que sa nature spontanée lui valut aussi parfois quelques incompréhensions, ce qui ne l’a jamais empêchée de poursuivre sa voie engagée et sociale.
Un moment fort d’émotion lorsqu’elle évoque sa naissance et son enfance dans les dernières années de la guerre, son père prisonnier, sa mère enceinte en fuite avec sa sœur aînée, essayant de trouver un refuge sous les bombes. Sa voix se brise en soulignant son incompréhension de revoir les guerres de nouveau à nos portes et les catastrophes historiques toujours prêtes à recommencer.
Peut-être pense-t-elle au nombre imposant de journaux concernant la guerre, déposés aux archives, dont la lecture serait urgemment à recommander à tous les va-t-en-guerre si fréquemment rencontrés dans les médias…
Nos archives si précieuses nous préserveront-elles de recommencer les mêmes erreurs ?
Tout se termine cependant dans la bonne humeur avec Crémant d’Alsace, café, thé et petits fours et l’occasion d’échanger des nouvelles avec des amis de longue date qu’on a toujours plaisir à retrouver.
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