Connexions
Bernard M.
Ces derniers jours ont été largement perturbés par des agacements (euphémisme !) liés à la technique, ordinateur défaillant, connexions internet erratiques, jours avec et jours sans, déplacement plus d’une fois chez le réparateur, réinitialisation de la machine et problèmes persistants… Bon, je passe les détails. Ce qui n’en est pas un c’est la façon dont on se retrouve dépendant des machines, perturbé quand ça ne marche pas, le temps et l’énergie que l’on perd, rivé à l’écran…
Alors qu’à nos pieds, s’entend la douce rumeur de la terrasse du café qui reprend vie, les échanges joyeux entre les gens qui profitent, entre les passages nuageux, d’un soleil encore timide…
Alors que le jardin, sur l’autre versant de la maison, est magnifique, saturé des parfums qu’exhalent l’oranger du Mexique et les chèvrefeuilles en pleine floraison. Il réclamerait nos soins, roses fanées sur la tonnelle à couper, débroussaillage dans les parties sauvages trop envahies, passage de la tondeuse sur la pelouse…
Finalement on a complètement déconnecté hier. Non pour s’affaler à la terrasse du café, pas plus que pour aller travailler au jardin…
On est monté dans la Montagne Noire, à une vingtaine de kilomètres de chez nous, sur ces hautes terres à 600/700 m d’altitude qui sont le domaine de la forêt, et on a marché pendant quatre bonnes heures plus le temps de la halte pour le pique-nique. Remontée du cours d’une jeune rivière bondissante, marche le long de la Rigole, ce petit canal construit par Riquet au 17eme siècle pour porter les eaux de la montagne jusqu’au Canal du Midi, et surtout marche sous les hautes futaies de hêtres dans ces lieux où elles sont à peu près préservées malgré les tentatives heureusement limitées d’implantation de sapinières plus rentables.
Quel arbre que le hêtre !
Quelle élégance et quelle puissance !
J’ai lu quelque part qu’il y avait des thérapies par la forêt, par le contact physique avec l’arbre, par son embrassement au sens propre. Ça parait vaguement new-age et doucettement farfelu mais il n’empêche que marcher dans la forêt fait un effet bien plus puissant que celui de la marche dans la campagne cultivée ou dans des prairies. Un peu comme, sous des formes différentes, une marche au bord de l’océan.
Comme si la forêt, de même que l’océan, nous reconnectaient plus intensément avec la nature, avec la terre, avec le cosmos et donc avec nous-mêmes en tant que part de cette nature, de cette terre, de ce cosmos.
Déconnectons pour reconnecter !
Internet
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ONF | Comprendre la forêt
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Comment parler aux arbres quand on n'est ni druide ni chaman
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Wikipédia | La Montagne noire
- Et une suggestion de lecture de notre amie Elizabeth Legros-Chapuis qui a écrit : Dans la forêt des livres