Chronique berrichonne : sur les traces de George Sand
Pierre Kobel
Il y a longtemps que nous n’étions partis ailleurs que dans une maison familiale, pour de véritables vacances. Une semaine ! Ce fut vite décidé, on part dans le Berry retrouver plus avant que jamais la bonne dame de Nohant. La découverte n’est pas là, nous sommes si familiers des lieux que lorsque nous visitons la maison de George Sand, nous laissons s’échapper les autres pour nous imaginer qu’elle va surgir d’une pièce et venir discuter avec nous. Notre seule frustration, ce sont les pièces fermées qui ne se visitent pas et surtout l’atelier de Maurice, son fils, trésor de peintre et d’entomologiste, de créateur de marionnettes.
Donc nous avons pris l’autoroute, puis les départementales dans ce pays de prés verts, d’eau et d’arbres opulents. Ce printemps leur donne une splendeur exceptionnelle et le paysage nous accompagne jusqu’à notre point d’arrivée, Saint-Chartier où l’écrivaine situa une bonne partie des Maîtres sonneurs. Le gros bourg est endormi, mais nous sommes accueillis dans le gîte réservé, par le couple qui le gère. Une grosse maison de pierres, de poutres et de céramiques, des livres et des gravures partout, une chambre confortable et chaleureuse sous le toit. La météo n’est pas à la fête, mais, peu importe, en quelques heures, nous sommes déjà dans la lenteur d’une province de toute quiétude, dans le repos et l’apaisement.
Entre les gouttes nous partons nous promener et nous pouvons imaginer George Sand voyager sur ces chemins qui nourrissent toute son œuvre, saluer les animaux curieux, sonner à l’entrée d’un château ami où elle rencontra Jules Sandeau qui contribua à faire d’elle une écrivaine et à qui elle doit son nom de plume. On l’imagine encore visiter la petite église de Vic à deux pas de chez elle et prendre fait et cause pour sauver les magnifiques fresques romanes qui illustrent les murs comme une grande BD. On l’imagine enfin passer à Saint-Chartier sous l’égide de la grande forteresse moyenâgeuse qui dresse ses tours et sa puissance sur le village et les alentours dans une région longtemps traversée par les guerres.
Au soir du deuxième jour de notre périple, le vent promène de gros nuages qui multiplient les averses tandis qu’imperturbablement, l’église égrène les heures qui passent. Et malgré cela il y a quelque chose d’intemporel à ces journées de promenades et de découvertes, loin du stress urbain et des tourments du monde.
Internet
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Wikipédia | George Sand
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Wikipédia | Nohant
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Wikipédia | Église Saint-Martin de Vic
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Wikipédia | Saint-Chartier et château