Chroniq’hebdo | Des émotions, de la BD et de la poésie
Pierre Kobel
À lire certains billets du blog, à éprouver mes propres sentiments, parfois je ne suis pas pas loin de rejoindre ce qu’exprime Étienne Orsini sur sa page Facebook :
« Est-ce d’avoir trop fréquenté les émotions, d’avoir trop éprouvé, de m’être frotté bien malgré moi à tant de sensations, il me semble qu’aujourd’hui, ou plutôt à l’instant’hui, je les ressens toutes et pleinement.
En moi, l’infini désarroi et l’émerveillement pur cohabitent, de même que la désespérance, la plénitude, le regret, le remords, l’amour…
Je suis une colocation d’émotions. Une sorte d’immeuble communautaire de chair et d’os. Au creux de mon mouchoir les confetti consolent les larmes d’une tendresse pastel.
Le temps n’a plus de prise sur mes états d’âme.
À mon insu, le plus naturellement du monde, je me suis emparé de l’horizon lui-même pour ratisser d’un même élan rires et larmes.
À vivre dans la largeur, le labeur ne manque pas. »
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La préparation du prochain week-end de l’APA se prépare. Réunion avec mes amies pour préparer la table ronde du samedi après-midi sur L’autobiographie et les images. Dans le même temps, je lis le livre de Benoît Peeters, 3 minutes pour comprendre 50 moments-clés de l’histoire de la bande dessinée dans lequel il fait au fil des chapitres un panorama de cet art à l’histoire récente, mais qui puise ses racines au loin dans nos cultures et dont la riche diversité lui donne aujourd’hui une incontournable importance dans notre patrimoine. La BD ne sera pas présente à notre table ronde malgré notre souhait et nos tentatives pour ce faire et c’est regrettable, car une part émergente et grandissante de la production actuelle rejoint notre intérêt pour l’autobiographie. Depuis quelques années de nombreux albums lui font la part belle.
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Au milieu de la semaine, je retrouve mes amis de la poésie dans la Maison parisienne qui lui est consacrée pour une soirée de lecture autour de l’anthologie consacrée au thème de l’édition 2022 du Printemps des poètes qui est L’Éphémère. C’est une joie intense que d’être de nouveau avec eux, que de pouvoir entendre ces textes que je lis par ailleurs, mais auxquels la scène donne les couleurs du partage.
Je passe la journée du samedi dans la Sarthe pour tenir le stand de la maison des éditions Bruno Doucey invitée à un marché de la poésie. Salle des fêtes d’une petite ville de quelques milliers d’habitants. J’y retrouve des habitués de ce genre de manifestations, j’y découvre toujours de nouveaux livres, je rencontre des auteurs et des éditeurs que je ne connais jusque là que par leurs publications. Microcosme dynamique, chaleureux et fervent jusqu’à l’épuisement pour certains quand l’âge vient et quand les contraintes matérielles, financières aspirent toute l’énergie nécessaire. Mais que serait la poésie sans ces marchés et autres festivals qui permettent un contrat direct avec les lecteurs et une diffusion pour le moins insuffisante et aléatoire de la part des « grandes » maisons d’édition ? Je pose la question alors que nous sommes en plein de ce mois de manifestations qui lui sont propres, mais qui ne suffisent pas à la remettre à l’avant de l’actualité culturelle du moment.
J’aime ce monde où la passion et l’artisanat l’emportent sur le comptable et l’industriel, je m’y sens chez moi. Mes stylos, mes cahiers et mes carnets y ont encore de la place. Puisse être la poésie un des roseaux qui résistent à la tempête et qui signifient l’éphémère des tyrans.
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Retour à ma banlieue ensoleillée. Longue promenade dans un parc dans une nature qui fait oublier durant un moment les soucis ambiants.
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